L’enfant qui aimait les Bánh xèo (crêpes vietnamiennes)

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Si vous me connaissez, vous connaissez forcément mon amour pour les bánh xèo. Je le crie haut et fort à celui qui veut l’entendre. J’ADORE CE PLAT !

Kesako ? C’est une crêpe vietnamienne, ok ! Mais attention, rien à voir avec les crêpes bretonnes. Celles-ci sont à base de lait de coco. On la cuit très très lentement avec des morceaux de viande, des crevettes afin qu’elle soit bien croquante. Et enfin, on ajoute du soja puis on replie le tout en deux à la calzone. Pour la manger, on la roule d’abord dans une feuille de salade avec plein d’herbes qu’on trempe ensuite dans du nước mắm. Je salive rien qu’en écrivant ces lignes !

Les meilleurs bánh xèo sont bien évidemment ceux de ma Maman. Mes tantes, ma grand-mère…tout le monde savait préparer des bánh xèo mais personne n’égalait ma mère, personne n’avait son pareil pour obtenir des bánh xèo légers, croquants et si savoureux.

En vous expliquant ce plat, c’est plus qu’une recette que je partage mais toute mon histoire, l’histoire d’une mère qui aimait cuisiner pour son enfant et l’histoire d’un enfant qui adorait la cuisine de sa mère.

En effet, ces crêpes évoquent mes meilleurs souvenirs d’enfant. Je vois encore ma mère nous demander « Vous voulez manger quoi ce soir ? ». Je répondais systématiquement « bánh xèo » et systématiquement nous avions des bánh xèo au diner. Mes frères et sœurs ont fini par détester ce plat. Tant pis pour eux, moi je me régale !

Plus tard, quand je suis devenu étudiant, elle s’inquiétait beaucoup, non pas pour mes études mais pour mon alimentation : Est-ce que je mangeais bien ? Est-ce que c’est bon ? Pauvre de moi, il n’y a personne pour me préparer des petits plats… Alors quand elle me revoyait, la 1ère chose qu’elle faisait était de me préparer des bánh xèo. Ensuite on pouvait discuter. Elle savait y faire ma Mère !

Elle savait que ce plat me remplirait de joie. Et sa joie à elle, était de me regarder déguster ses crêpes. Enfin « déguster » est un euphémisme. Les mauvaises langues ont osé utiliser des termes comme « se goinfrer, s’empiffrer, se baffrer… », n’est-ce pas @Fred ? Ils disent ce qu’ils veulent, moi je me régale !

Ma mère comptait les crêpes que je mangeais. Si je ne n’atteignais pas 3 crêpes + 1 nature (sans soja), elle s’inquiétait et me disait :

– Tu es malade ?
– Non maman, j’ai trop mangé !
– Mais tu manges 3 plus 1 nature d’habitude. Tu n’aimes plus ma cuisine depuis que tu es parti ?
– Si maman
– Ben alors mange
– Oui maman 😦

Ha ! Elles sont championnes pour vous culpabiliser 🙂 Et me voilà parti pour manger une autre crêpe afin d’atteindre le quota qu’elle m’a fixé ! Et comme par enchantement, ma mère retrouvait le sourire. C’est pourquoi ce plat, je le chéris car il me rappelle l’amour de ma mère.

Aujourd’hui, j’aime prendre le temps de préparer ce repas. Et j’aime inviter mes amis afin de partager ces moments d’amour. Récemment, j’ai eu le plaisir de cuisiner pour @Sauria et @Leila, deux femmes exceptionnelles. Leila, à cette occasion, a composé un poème afin d’immortaliser son voyage culinaire. Merci Leila pour cette preuve d’amour !

PRÉPARATION
1. Préparer la pâte avec une préparation prête à l’emploi pour crêpes vietnamiennes, 1 boîte de lait de coco et de l’eau. Puis ajouter un peu d’huile et de la ciboule ciselée. Laisser reposer.
2. Émincer de la poitrine de porc. Ici, j’ai utilisé du blanc de poulet pour mes amis
3. Décortiquer et couper en 2 dans le sens latéral les crevettes
4. Couper en fines lamelles les oignons

CUISSON
5. Dans une poêle antiadhésive, mettre un peu d’huile, oignon, viande et crevettes
6. Verser la pâte et laisser cuire à feu très doux à couvert pendant au moins 5 minutes, ajouter 1 poignée de soja et laisser cuire encore 1 minute à couvert
7. Pliez la crêpe en deux et servir chaude pour qu’elle soit bien croquante avec les légumes et la sauce sur la table

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POÈME DE LEILA

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Aujourd’hui je me suis évadée
Juste le temps d’un mirage
J’ai dégusté un Banh Xéo
Et navigué à travers les âges

À travers le temps
Le temps d’une mousson
Le temps d’un enfant
Juste le temps d’un instant

Aujourd’hui une fois encore à Roubaix
J’ai voyagé…j’ai goûté le sel
Et ai partagé mes douceurs au miel

Merci Roubaix d’être mon hôte
Merci Roubaix de me convier à ta table aux mille saveurs
De m’accueillir entre tes murs peints de mille couleurs
D’embaumer mes sens de tes mille senteurs

Fière de planter mes racines dans ta terre fertile
Et de poser enfin mon panneton de nomade sur ton sol