42 ans, enfin gâté pour #Noël !

2016b

Comme vous le savez déjà, Noël n’a jamais été ma tasse de thé. Une tradition qui n’est pas mienne, un élan de générosité qui m’étonne, une avalanche de cadeaux qui m’impressionne… Et ce #Noël2015 n’allait certainement pas faire exception ! Et pourtant si ! Je me suis bien trompé sur toute la ligne.

Pour la 1ère fois, j’ai apprécié Noël ! En famille ou avec des amis, nous avons bu, nous avons ri et surtout nous avons échangé nos cadeaux comme d’habitude ; à une exception près, cette année ils ne devaient pas dépasser 5 €. Autant vous dire que je me suis pris au jeu et j’ai adoré.

Pour la 1ère fois, j’ai enfin trouvé le plaisir d’offrir, le plaisir de faire des cadeaux simples, des cadeaux originaux, des cadeaux qui viennent du cœur où l’imagination et la créativité leur donnent un caractère unique. Chaque cadeau a été un pur instant de fou rire.

Et enfin ,pour la 1ère fois, cette année, je peux l’affirmer haut et fort : OUI LE PÈRE NOËL M’A GÂTÉ !

En exclusivité, un florilège de mes cadeaux…

=========================================================================

LE + CHALEUREUX
Mère poule et toujours soucieuse de ma santé, Virginie a maintes fois tenté de me convertir au snood. Devant mon peu d’intérêt, elle a fini par m’en dénicher un. Merci Virginie, je sortirai toujours « couvert » grâce à toi !Cadeau1


LE + DÉCORATIF
Quand on est une fashionista, on pense forcément à la déco. Et Matisse, n’échappe pas à la règle ! « Tu peux mettre une bougie en dessous, ça va être magnifique » me dit-elle. Sauf qu’une flamme pour durer a besoin d’oxygène. Cours de physique, niveau 4e ! Ce n’est pas grave ma grande, on ne peut pas tout savoir. Il sera très beau quelque part sur la cheminée !
Cadeau2

LE + CRÉATIF
La fille de ma collègue, Colette, a voulu me remercier en m’offrant cette boule faite de ses propres mains. Tout simplement superbe ! Cadeau complètement inattendu, je suis complètement sous son charme.
Cadeau6

LE + UTILE
Restauratrice de métier ou peut-être obsédée par les mauvaises odeurs, ce savon anti-odeur était fait pour elle ! Et contrairement aux camelots, celui-ci fonctionne bel et bien. Testé aujourd’hui même, grâce à toi, Jeannette, je n’ai pas les doigts qui sentent la crevette en écrivant ses lignes !
Cadeau7

LE + LUDIQUE
Comme tout geek qui se respecte, il pense pratique, il pense ludique. Même un simple cahier de brouillon doit être instructif. Lali, sans toi, je n’aurais jamais eu l’idée de réviser mes tables de multiplication. Pour info, on a maintenant une calculette sur le smartphone !
Cadeau8

LE + RELAXANT
Ma grande sœur, depuis quelques temps, s’est reconvertie dans les massages Reiki. Son corps est maintenant un temple de spiritualité entouré des forces cosmiques. Selon elle, je dois me concentrer sur mon Chi et mon Qi (???) en m’ouvrant la méditation avec ses bougies en bambou. J’ai une vague idée…
Cadeau9

LE + GOURMAND
Fred connaît mon goût pour les bons chocolats et pour ne pas déroger à notre règle d’or « Quand on se déplace, on fait un cadeau. » j’ai eu droit à ses petits délices chocolatés signés Marc Pignot. Je ne le connais pas mais qu’importe, c’est une pure merveille !
Cadeau10

LE + ZEN
Comment, mon beau-frère, Jeff, a pu avoir eu l’idée de m’offrir un cadeau aussi délicat, spirituel, aussi BOBO? Lui, d’ordinaire plutôt branché foot et bière !… Comme quoi, il est aussi capable de me surprendre quand il daigne faire un effort… Tout côté obscur finit toujours par voir la lumière !
Cadeau11

MON COUP DE COEUR
Malin ce petit ! Il sait que j’adore les mugs, il sait que j’adore la céramique et comme par hasard il m’offre un mug chez une de mes céramistes préférées, #SophieMasson. Respect Massimo ! Tu as tout compris. C’est un sans faute, y’a rien à dire !
Cadeau12

LE + ARTISTIQUE
Quand on est « Ministre de la culture de RBX », on se doit de faire un cadeau artistique. Et quand on est, en plus, un Contrôleur de Gestion, on est forcément pragmatique… Voici donc, ma sculpture support à lunette façon Dali. Ne change rien Fred !
Cadeau13

LE + #ZÉRODÉCHET (photo à venir)
Celui-là a la Palme de l’emballage le plus original. C’est la 1ère fois que le contenant est plus intéressant que le contenu. Pour info, il y a un pot de confiture dans la poupée Russe. C’est peut-être ça le vrai cadeau et la confiture sert juste à remplir le vide. Sacrée Marie-Christine !
P1040056

LE + ÉTONNANT
C’est le cadeau de Fred mais j’ai voulu vous le présenter. Il n’a aucune utilité, aucun intérêt, et je n’ai pas de baignoire ! Mais il a le grand mérite de me faire rire. Et c’est ce type même de cadeau qu’on retient des années après. Bravo Massimo, t’as vraiment tout compris à l’art du cadeau.Cadeau5

papa-NOËL-outai

« … Petit papa Noel
Quand tu descendras du ciel
Avec des jouets par milliers
N’oublie pas mon petit soulier

Si tu dois t’arrêter
Sur les toits du monde entier
Tout ça avant demain matin
Mets-toi vite, vite en chemin.

Et quand tu seras sur ton beau nuage
Viens d’abord sur notre maison
Je n’ai pas été tous les jours bien sage
Mais j’en demande pardon… »

Mosaique2
Ho Ho Ho, plus de doute, Noël approche ! Nos cœurs se remplissent d’amour et de générosité. Les magasins rivalisent de décors féeriques. Les maisons fleurent bon le vin chaud. On partage, on donne sans compter, le bonheur n’a pas de prix. Telle un marronnier, « Petit papa Noël » revient chaque année nous emmener dans les contrées lointaines de la Laponie. Joyeux Noël à vous !

Cette chanson est l’esprit même de Noël. Sa mélodie a bercé toute notre enfance. Qui ne la connaît pas ? Qui ne la chantonne pas dès les premières notes ? Mais avez-vous réellement fait attention aux paroles ? Ouvrez vos oreilles… C’est l’histoire d’un enfant qui fait une piqûre de rappel au papa Noël (#3615 J’existe) ; qui lui dit d’appuyer sur le champignon histoire d’être dans les temps (#3615 Chronopost) ; et surtout qui lui propose de commencer par sa maison au cas où (#3615 Ma tronche d’abord). Rien que ça ! Trop pragmatique ? Pas assez rêveur ? Certainement, parce que Noël a toujours été une grande énigme pour moi.

Plus jeune, je ne comprenais ni le pourquoi, ni le comment de cette fête. Cette piété et cette générosité soudaine, cette frénésie de consommation, cette surexcitation générale étaient un grand mystère à mes yeux. Et pour cause, on ne fêtait pas Noël à la maison. D’une autre génération, d’une autre culture et surtout de confession bouddhiste, mes parents ne connaissaient ni d’Eve ni d’Adam Jésus, Marie, Joseph. Ils avaient d’autres préoccupations, d’autres soucis à gérer. Leur principale priorité était de subvenir à nos besoins et de veiller à notre réussite scolaire. Du coup, ils n’avaient jamais pris la peine de m’expliquer le sens des différentes traditions qui font tout le charme de la France.

Imaginez donc ma surprise quand j’ai vu pour le première fois ce gros bonhomme rouge avec sa barbe blanche chez #Mammouth, notre supermarché du coin. Il me demandait si j’avais été sage, me prenait dans ses bras, voulait qu’on nous prenne en photo… Pourquoi faire ?

À l’école, la maîtresse m’explique enfin : « À Noël, on fête la naissance de Jésus, le divin enfant. On appelle « père Noël » le monsieur en rouge que tu as vu. Il vit au pays ses lutins en Laponie. Ils fabriquent des jouets toute l’année et le soir du 24 décembre, il descend du ciel sur son traîneau et distribue ces cadeaux aux enfants sages. »

Je résume pour être certain d’avoir tout imprimé. À Noël, on fête la naissance de bébé Jésus. Tout le monde y compris les animaux se rassemble dans une étable pour guincher… Le père Noël, relooké par Coca-Cola pour l’occasion, arrive de sa Finlande pour leur offrir plein de cadeaux sponsorisés par Mattel, Apple, Sony, Playmobil & Cie. Génial, j’achète ! Je me voyais déjà sur une montagne de jouets. Oui monsieur, j’ai été sage même plus qu’une image !

Noel
Mais les cadeaux ne sont jamais arrivés. Attente, déception, tristesse, ainsi fut ma nuit de Noël. Je ne comprenais pas son absence. Qu’ai-je fait de mal ? S’est-il perdu ? Tant pis, je ferais mieux l’année prochaine. Et les années trépassent sans que père Noël ne passe. Quant à mes amis, ils avaient, chaque année, de nouveaux jouets, de nouveaux cartables, de nouveaux vêtements. Depuis ce jour, Noël a toujours été une grande incompréhension, une grande frustration, une grande injustice.

En 1980, j’ai eu l’occasion de passer mon premier Noël traditionnel dans une famille française. Un sapin énorme et richement décoré de vert et de rouge trônait au milieu du salon. J’observais les adultes discuter du menu. Je regardais les plus jeunes envelopper leurs derniers cadeaux. J’étudiais leurs moindres faits et gestes sans n’y rien comprendre.

Durant le repas, je découvrais pour la première fois tous ces plats typiques d’un réveillon. Comment oublier cette chose verdâtre et gluante, cette grosse saucisse blanche et ces petits sandwiches au pâté qu’on essayait de me faire manger ? C’était des huîtres, du boudin blanc et des toasts de foie gras. À l’époque, j’avais détesté. Mais ça c’était avant ! Comme rien n’était à mon goût, je réclamais ma mère. Je pleurais jusqu’au moment du dessert. J’avais adoré ce gâteau en forme tronc d’arbre. C’était de la bûche 🙂

Vint ensuite la distribution des cadeaux. Ce n’est pas réservé au père Noël ?… Visiblement, j’ai été sage cette année. J’ai aussi droit à mon cadeau, une bande dessinée des Schtroumpfs. C’est quoi ces bonshommes bleus ? T’as pas reçu ma lettre papa Noël ? Ce réveillon m’a rendu encore plus perplexe. Je suis rentré à la maison dubitatif !

Avec le temps, je me suis habitué. Les gens font la fête, s’offrent des cadeaux, les maisons sont décorées… mais cette fête n’est pas pour ma famille, elle n’est pas pour moi ! Je me disais que c’était juste une soirée à passer, qu’il fallait prendre son mal en patience. Demain sera un autre jour !

Je détestais surtout les retours de vacances. Je devais faire face à mes copains qui exhibaient fièrement leurs cadeaux. Je redoutais cette fameuse question « Tu as eu quoi pour Noël ? » Intérieurement, je pleurais. Quand j’appris que le Père Noël n’existait pas, une joie euphorique s’empara de moi. Enfin un peu de justice ! Mais la joie n’a été que de courte durée car l’année suivante on me reposait inlassablement cette même question : « Tu as eu quoi pour Noël ? » Alors pour être comme tout le monde, je m’inventais des cadeaux, des cadeaux encore plus beaux.

Souris
En fait, j’ai passé mon enfance à ne rien comprendre aux fêtes, aux us et coutumes français. Je subissais. Il y avait un grand décalage entre ce que me disaient les copains et ma réalité. Un jour, en leur demandant naïvement d’où venait tous leurs bonbons, ces derniers m’expliquent que c’est la petite souris la bienfaitrice ; qu’à la nuit tombée, elle venait chercher les dents perdues qu’ils avaient soigneusement posées sous l’oreiller. En échange, elle leur laissait sucreries et argent pour les remercier. Et ils me montraient leur bouche. En effet, il manquait des dents. J’étais aux anges. Moi qui allait bientôt me faire enlever 9 dents de lait, j’allais toucher le jackpot. Et tout comme le père Noël, le petite souris a dû se perdre en route et les dents sont restés des jours sous mon oreillers.

Nicolas
Le 6 décembre, c’est la saint Nicolas. Ma ville organisait des animations à cette occasion. On devait récupérer un maximum de friandises pour un goûter géant à la salle des fêtes. Un grand Monsieur avec une barbe banche accompagné d’un autre vêtu de noir ouvraient le bal. Les enfants les suivaient de près. Ils scandaient tous en cœur « On veut des gâteaux, on veut des gâteaux » ; comme eux, je criais aussi. Je hurlais à en perdre la voix. Ils ont ensuite goûté ; je mangeais alors avec eux. Je ne me posais pas de questions. Je suivais la foule. Je les imitais. J’apprenais.

Idem pour les anniversaires; ma mère ne pouvait pas se permettre de fêter les anniversaires avec 8 enfants et faire de la couture en même temps. Elle se souvenait à peine de notre âge. Et le plus comique reste la fête des mères où je revois encore son regard éberlué devant mon poêle en terre cuite peint en jaune avec « Bonne fête maman » d’une écriture hésitante bavant de tout part. Elle est restée bouche bée devant la beauté approximative de ce cadeau et fut surtout surprise d’apprendre que c’était sa fête. Elle l’a pris et l’a posé à côté de sa machine à coudre. Je ne lui ai jamais refait de cadeau.

Anniversaire
Depuis, les choses n’ont pas vraiment changé. Noël, les anniversaires, ne sont toujours pas pour moi. Je les fête par respect mais au fond de mon cœur, je ne ressens aucune joie. Bien au contraire, ces fêtes me rappellent les tristes souvenirs de mon enfance.

Aujourd’hui, ma famille et moi, célébrons Noël pour les enfants afin de leur éviter toute frustration. Pour nous les adultes, c’est avant une occasion de se réunir et faire la fête à la mémoire de nos parents.

Et cette année, ça se passe chez moi et on sera 21. Jésus, Marie, Joseph, comment je fais m’en sortir ! #HELP

Le Bánh mì… notre jambon/beurre vietnamien !

IMG_20141019_000020

Héritage de la colonisation, nombreux sont les produits français devenus, aujourd’hui, des habitués de la vie quotidienne au Vietnam. La French touch, c’est chic ! Et la « touche française » a aussi laissé son empreinte dans le paysage culinaire du pays. Par exemple, les Vache qui rit, les petits Lu, la sauce Maggi, mais parmi eux la baguette est incontestablement devenue le plus vietnamien des produits français.

Bien sûr, on parle de la baguette traditionnelle, celle qu’on mangeait autrefois bien avant la mode du complet ou du bio. Très répandue dans tout le Vietnam, on adore surtout la manger en sandwich, le fameux sandwich  vietnamien, le fameux Bánh mì.

Tout plat vietnamien m’évoque les bons souvenirs de mon enfance et le Bánh mì n’échappe pas cette règle. Il me rappelle les journées passées en famille à Deauville. On n’y allait pas pour bronzer. Non, non, non, quelle perte de temps ! Nous, on y allait pour ramasser des coques, des moules, des crabes… Voilà Fred, maintenant tu sais pourquoi, je n’aime pas bronzer à la plage !

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le midi était l’apothéose de notre journée. Le soleil est à son zénith. On a chaud, on est fatigué ! Et à force de creuser dans le sable, on a fini par creuser aussi notre appétit. Ma mère sortait alors le pique-nique qu’elle avait préparé, pique-nique bien sûr composé de toutes ces bonnes choses pour préparer le  Bánh mì. Chacun préparait le sien à la bonne franquette. Je salive rien qu’en pensant aux fines tranches de porc grillés (Char siu), aux légumes, à la coriandre, à la sauce Maggi. Que de beaux souvenirs !

Depuis, j’ai gardé cette habitude. Il n’y a pas de pique-nique sans Bánh mì, tout comme il n’y a pas de repas sans fromage ! N’est-ce pas Anne-Sophie, Christelle et Antoine les Jardiniers de traverse. Quelle belle journée d’automne !

Le Bánh mì n’est pas un sandwich qui s’improvise. La préparation de la viande, le char siu, prend du temps. Et si ce temps vous manque, #ParisStore ou #SengAroun vous simplifient la tâche en vous les proposant tout prêts. Parfait pour le midi, pas plus cher qu’un jambon/beurre et bien meilleur. Pour les adeptes du « fait maison », le Char siu est très simple à préparer. Il faut juste le préparer 2 jour avant; 1 jour pour la marinade, 1 jour pour qu’il refroidisse afin de bien le découper. Sinon, la viande s’effrite. Le sandwich n’est qu’une des nombreuses façons de le manger. C’est pourquoi, il mériterait à lui seul un billet à part. En attendant, je vous conseille surtout de l’acheter tout prêt chez #ParisStore. C’est tout aussi délicieux !

Quant au pain , restons simple en utilisant la baguette traditionnelle. Tout d’abord parce que nous, vietnamiens, nous ne connaissons que celle-ci. Mais surtout parce que la baguette sert essentiellement de support. Son goût doit donc rester neutre. Utiliser une baguette de campagne, aux céréales ou autres versions tendances risquerait non seulement de l’alourdir mais aussi de dénaturer son goût. Trop de goût, tue le goût !

PRÉPARATION

1. Couper la viande en fines lamelles

2. Si vous avez préparé la viande vous-mêmes, garder la sauce et la faire réduire. Sinon utilisez la sauce Maggi

3. Faire des pickles en trempant des carottes et concombres coupés finement à l’économe, dans du vinaigre avec un peu d’eau, de sel et de sucre. Ajouter du piment si vous aimez

4. Faire le sandwich avec tous les ingrédients dans cet ordre : viande, pickles, coriandre et sauce. Vous pouvez ajouter un peu de mayonnaise si vous le souhaitez.

Bon appétit !

Comme un vilain petit canard…

Mon dernier voyage en Corée m’a fait prendre conscience d’une chose : je serai toujours considéré comme un étranger où que je sois. En France, je suis l’étranger qui s’est bien intégré. En Asie, je suis l’étranger aux traits asiatiques.

Depuis enfant, je n’ai jamais cherché à revendiquer ma différence. Bien au contraire, j’ai toujours voulu être Monsieur Tout le monde, celui qui se fond dans le décor. Je cherchais à m’intégrer comme mes parents m’ont si bien appris à le faire. J’y ai investi toute mon énergie au point de négliger ma propre culture.

Très vite, j’ai appris le français. Mon père nous a d’ailleurs acheté le manuel du savoir-vivre afin de connaître les bonnes manières. Cela explique peut-être mon côté précieux ? J’écoutais tous les tubes du moment. J’étais toujours à la mode. J’ai même fini mon adolescence avec une permanente et des mèches blondes. J’avoue, j’étais déjà une fashion victim !

moi jeuneTout bien réfléchi, je pense que je ne cherchais pas consciemment à m’intégrer. J’étais bien trop jeune pour comprendre ce concept. C’était tout simplement instinctif, un réflexe inconscient de faire partie d’un groupe afin d’exister, afin de me protéger.

J’ai tout fait pour faire partie de ce groupe. J’ai intégré sa culture, j’ai étudié son histoire, j’ai adopté ses coutumes, j’ai appris sa cuisine… En apparence, je semblais avoir parfaitement réussi mon challenge. Mais au fond de moi, je suis toujours resté ce petit vietnamien déraciné. Je me suis toujours senti comme le vilain petit canard en marge des autres. Je ne me suis jamais vraiment senti chez moi. Il m’arrivait d’envier mes amis étrangers au type caucasien. Tout me semblait plus simple pour eux. Je me comparais souvent à Rémi. « … Je m’appelle Rémi, je suis sans famille… »

Aujourd’hui, je parle parfaitement le français avec une pointe d’un accent normand pour faire plus authentique. Le vietnamien est devenu une langue étrangère. Je suis toujours branché hits du moment. Je n’ai plus de permanente, les cheveux blancs ont remplacé les mèches blondes et je fais toujours attention à ce que je porte. J’avoue, je suis resté une fashion victim !

1512036_10152025868126283_5428424271112497953_oJe peux imposer le respect, susciter l’admiration, inspirer la sympathie mais je suis toujours différent. Cette différence est physique, elle est visible. Je la porte en moi, elle est mon apparence. Il n’est pas rare qu’on me parle en anglais dans les magasins à Lille. Visiblement le cliché du touriste japonais avec son appareil photo perdure !

2008 fut une année marquante. J’avais décidé de retourner au Vietnam. J’allais retrouver mon pays natal, mon chez moi. Enfin, je serais dans mon élément. Enfin je me sentirais comme un poisson dans l’eau. Quelle naïveté, quelle désillusion ! Tout me séparait des vietnamiens locaux… j’étais trop gros, j’avais un accent, j’avais les habitudes d’un français. Je n’étais plus eux, j’avais perdu tous les repères de ma terre d’origine! Je découvrais le pays et ses coutumes avec le regard d’un touriste. J’étais au Vietnam, ce que le Canada Dry est à l’alcool. « Ça ressemble à l’alcool, c’est doré comme l’alcool… mais ce n’est pas de l’alcool »

Canada_dry_cropLes vietnamiens, non plus, ne me considéraient pas comme un des leurs. Ils nous appellent les « Viêt Kiều », les étrangers d’origine vietnamienne. Nous, les « Viêt Kiều », nous suscitons la jalousie, la convoitise. Nous sommes vus comme des prétentieux venus étaler notre richesse. Nous leur rappelons leur échec, leur pauvreté. J’étais ainsi réduit à une valeur marchande. Les gens me culpabilisaient en me racontant toute leur misère. Si je craquais, d’autres venaient. Si je refusais, j’étais égoïste car eux n’ont pas « ma chance ». J’étais aussi l’espoir d’un avenir plus radieux pour d’autres. On me draguait sans vergogne.

Dans les autres pays d’Asie où je suis allé (Hong Kong et Corée du Sud), j’étais tout de suite étiqueté comme touriste. Il y a un signe qui ne trompe pas : mon teint! Trop bronzé, je n’entre pas dans les canons de beauté asiatique. Du coup, on me parlait directement en anglais. C’est une évidence, en Asie, je suis toujours sans famille !

Mais alors, à quelle nation j’appartiens ? Celle qui m’a vu naître ou celle qui m’a adopté ? Qu’est-ce qui définit mon appartenance ? Mes origines, mon pays d’accueil, mes références sociales, mes repères culturels ? Dois-je me considérer comme un vietnamien en raison de mon apparence physique ou dois-je me considérer comme un français dès lors que mon cerveau raisonne à la française, parce que je réfléchis, je pense et je rêve en français ?

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Je n’ai pas la réponse et je ne veux plus le savoir car cela n’a plus d’importance. L’important est de se sentir à son aise. Rémi claironnait « … Ma famille à moi, c’est celle que j’ai choisie… ». Et mon cœur a choisi. Il a choisi le Nord. Il a choisi Roubaix. Il a choisi d’être Ch’ti.

L’enfant qui aimait les Bánh xèo (crêpes vietnamiennes)

IMG_20140727_202406

Si vous me connaissez, vous connaissez forcément mon amour pour les bánh xèo. Je le crie haut et fort à celui qui veut l’entendre. J’ADORE CE PLAT !

Kesako ? C’est une crêpe vietnamienne, ok ! Mais attention, rien à voir avec les crêpes bretonnes. Celles-ci sont à base de lait de coco. On la cuit très très lentement avec des morceaux de viande, des crevettes afin qu’elle soit bien croquante. Et enfin, on ajoute du soja puis on replie le tout en deux à la calzone. Pour la manger, on la roule d’abord dans une feuille de salade avec plein d’herbes qu’on trempe ensuite dans du nước mắm. Je salive rien qu’en écrivant ces lignes !

Les meilleurs bánh xèo sont bien évidemment ceux de ma Maman. Mes tantes, ma grand-mère…tout le monde savait préparer des bánh xèo mais personne n’égalait ma mère, personne n’avait son pareil pour obtenir des bánh xèo légers, croquants et si savoureux.

En vous expliquant ce plat, c’est plus qu’une recette que je partage mais toute mon histoire, l’histoire d’une mère qui aimait cuisiner pour son enfant et l’histoire d’un enfant qui adorait la cuisine de sa mère.

En effet, ces crêpes évoquent mes meilleurs souvenirs d’enfant. Je vois encore ma mère nous demander « Vous voulez manger quoi ce soir ? ». Je répondais systématiquement « bánh xèo » et systématiquement nous avions des bánh xèo au diner. Mes frères et sœurs ont fini par détester ce plat. Tant pis pour eux, moi je me régale !

Plus tard, quand je suis devenu étudiant, elle s’inquiétait beaucoup, non pas pour mes études mais pour mon alimentation : Est-ce que je mangeais bien ? Est-ce que c’est bon ? Pauvre de moi, il n’y a personne pour me préparer des petits plats… Alors quand elle me revoyait, la 1ère chose qu’elle faisait était de me préparer des bánh xèo. Ensuite on pouvait discuter. Elle savait y faire ma Mère !

Elle savait que ce plat me remplirait de joie. Et sa joie à elle, était de me regarder déguster ses crêpes. Enfin « déguster » est un euphémisme. Les mauvaises langues ont osé utiliser des termes comme « se goinfrer, s’empiffrer, se baffrer… », n’est-ce pas @Fred ? Ils disent ce qu’ils veulent, moi je me régale !

Ma mère comptait les crêpes que je mangeais. Si je ne n’atteignais pas 3 crêpes + 1 nature (sans soja), elle s’inquiétait et me disait :

– Tu es malade ?
– Non maman, j’ai trop mangé !
– Mais tu manges 3 plus 1 nature d’habitude. Tu n’aimes plus ma cuisine depuis que tu es parti ?
– Si maman
– Ben alors mange
– Oui maman 😦

Ha ! Elles sont championnes pour vous culpabiliser 🙂 Et me voilà parti pour manger une autre crêpe afin d’atteindre le quota qu’elle m’a fixé ! Et comme par enchantement, ma mère retrouvait le sourire. C’est pourquoi ce plat, je le chéris car il me rappelle l’amour de ma mère.

Aujourd’hui, j’aime prendre le temps de préparer ce repas. Et j’aime inviter mes amis afin de partager ces moments d’amour. Récemment, j’ai eu le plaisir de cuisiner pour @Sauria et @Leila, deux femmes exceptionnelles. Leila, à cette occasion, a composé un poème afin d’immortaliser son voyage culinaire. Merci Leila pour cette preuve d’amour !

PRÉPARATION
1. Préparer la pâte avec une préparation prête à l’emploi pour crêpes vietnamiennes, 1 boîte de lait de coco et de l’eau. Puis ajouter un peu d’huile et de la ciboule ciselée. Laisser reposer.
2. Émincer de la poitrine de porc. Ici, j’ai utilisé du blanc de poulet pour mes amis
3. Décortiquer et couper en 2 dans le sens latéral les crevettes
4. Couper en fines lamelles les oignons

CUISSON
5. Dans une poêle antiadhésive, mettre un peu d’huile, oignon, viande et crevettes
6. Verser la pâte et laisser cuire à feu très doux à couvert pendant au moins 5 minutes, ajouter 1 poignée de soja et laisser cuire encore 1 minute à couvert
7. Pliez la crêpe en deux et servir chaude pour qu’elle soit bien croquante avec les légumes et la sauce sur la table

==================================================================================

POÈME DE LEILA

10390155_489132834551866_5213753059931593260_n

Aujourd’hui je me suis évadée
Juste le temps d’un mirage
J’ai dégusté un Banh Xéo
Et navigué à travers les âges

À travers le temps
Le temps d’une mousson
Le temps d’un enfant
Juste le temps d’un instant

Aujourd’hui une fois encore à Roubaix
J’ai voyagé…j’ai goûté le sel
Et ai partagé mes douceurs au miel

Merci Roubaix d’être mon hôte
Merci Roubaix de me convier à ta table aux mille saveurs
De m’accueillir entre tes murs peints de mille couleurs
D’embaumer mes sens de tes mille senteurs

Fière de planter mes racines dans ta terre fertile
Et de poser enfin mon panneton de nomade sur ton sol

C’est quoi la question?

question

Récemment, dans les vestiaires de sport… une discussion :
– J’adore les films de Bruce Lee, c’est toute mon enfance
– Vraiment ? Il aurait pu me citer Drôles de damesme direz-vous !

On ne me l’avait pas faite depuis longtemps celle-là. C’est aussi ça d’être un vietnamien en France. On suscite toujours des questions ! Elles sont généralement un prétexte pour engager la discussion. Parfois subtiles, parfois intelligentes, parfois maladroites mais souvent rhétoriques, voici un pot pourri des plus inattendues…

#Questions sur… mes ORIGINES

Vous êtes chinois ? – Vous êtes né là-bas ? – Vous parlez le vietnamien ? – Vous pouvez me dire quelque chose en vietnamien ? – J’ai du mal à vous reconnaître, vous vous ressemblez tous – Vous avez tous des yeux bridés – Comment vous faites ? Vous êtes tout le temps bronzé – J’ai aussi des amis asiatiques, vous savez ? – Vous êtes déjà retourné au Vietnam ? …

Tous les chinois sont des asiatiques mais la réciproque n’est pas vraie. Tous les asiatiques ne sont pas des chinois ! Je suis vietnamien, né à Saigon. Vu mes origines, je n’ai pas besoin de faire des UV pour paraître bronzé, ma peau est naturellement mate, et si mes yeux sont bridés, ce n’est pas pour me protéger du soleil ! Quoi que, je me demande si ce n’est pas lié. J’en parlerai à Darwin, c’est peut-être véridique !

Je parle couramment vietnamien mais je ne vous ferai pas une démonstration. On n’est pas au cirque ! Mes parents ont toujours privilégié l’intégration dans notre éducation. De ce fait, je n’ai pas grandi dans les traditions vietnamiennes. Je ne fréquente pas forcément que des asiatiques. J’aime les gens pour ce qu’ils sont et en aucun cas pour leur origine. Je suis donc ravi de savoir que vous avez des amis mais inutile de me préciser leur origine. C’est pas très chic!

Mes affinités avec le Vietnam ont toujours été faibles. En effet, ma famille a fui le pays en 1977 et s’est établie en Normandie où j’ai passé une extraordinaire enfance à gambader dans les champs, à courir après les vaches, à jouer Tarzan dans la forêt. Du coup, je n’ai ni atome crochu, ni attirance particulière pour ce pays, un pays qui m’est totalement étranger. J’y suis retourné en 2007 pour la 1ère fois. Je me suis senti comme un étranger parmi mes semblables. Je l’ai alors traversé comme j’ai traversé les autres pays que j’ai visités. Entre le Vietnam et moi, ça restera platonique !

#Questions sur… la CUISINE

Vous savez manger avec des baguettes ? – Vous mangez du riz tous les jours ? – Vous savez faire des nems, j’adore? – J’aime beaucoup la cuisine asiatique. – Vous n’aimez pas le poisson ? C’est étonnant pour un asiatique – Vous mangez du chien ? – Vous mangez des choses bizarres…

On mange avec des baguettes (et non avec les doigts !). Les baguettes n’ont pas la même utilité que les fourchettes. On ne mange pas réellement avec. Elles servent uniquement à mettre les aliments dans le bol, qu’on approche ensuite de la bouche afin d’y pousser la nourriture grâce aux baguettes. Ne vous embêtez donc pas à manger le riz cantonnais avec vos baguettes. Ce n’est pas du tout pratique !

Dans la cuisine vietnamienne, il y a une kyrielle de plats avec du poisson. Mais désolé, je n’aime pas ça ! Au Vietnam, nous avions des bonnes pour enlever nos arêtes ; et en France, comme ma mère travaillait, elle a jugé plus simple de ne plus nous en préparer. Rien de bien ethnique, l’explication est plus basique !

C’est vrai ! Dans certaines régions, on mange du chien, des œufs couvés ou autres mets étranges mais est-ce plus étrange que de manger du cheval, du lapin ou du fromage aux artisons ? Ce sont juste des habitudes culinaires spécifiques à chaque pays. Cela me penser à ma mère. Elle avait horreur quand je faisais la moue devant un plat et me disait « Si tu n’aimes pas, tu ne dégoûtes pas les autres ». Maman, tu es unique !

#Questions sur… mon NOM

Je connais un Nguyen, il est de votre famille ? Comment on écrit Nguyen ? – Nguyen, c’est comme Dupont chez nous ! – Ça veut dire quoi Thanh ? – Thanh ça veut dire François en français ? …

Mon nom, un vaste débat ! En effet, la majorité des vietnamiens s’appelle Nguyen. Sans apostrophe, s’il vous plaît ! Et contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas comme les Dupont mais plutôt les Martin, le nom de famille le plus répandu en France ! Malheureusement, aucun d’entre eux n’est de ma famille dont la plupart vit aux Etats-Unis. Je vous invite à lire le billet que j’avais écrit à ce propos, « it’s Pronounced Nguyen » (cliquez ici).

Concernant mon prénom, la « Pureté » de Thanh n’a rien à avoir avec la « liberté » de François. Je viens juste d’apprendre leur signification. Merci signification-prenom.com ! Je suis devenu François en CE2 en même temps que ma naturalisation française . Je l’utilise uniquement pour les formalités administratives. C’est sûr, c’est moins poétique !

#Questions sur… mon TRAVAIL

Vous êtes tous bons en maths – Vous êtes restaurateur ? Informaticien ? Docteur ?- Vous ne travaillez pas dans cette épicerie ? …

J’ai essayé de faire de la programmation mais parler en binaire, ce n’est pas mon truc. Alors de là à devenir informaticien, il n’y a pas de risque. Je ne suis pas non plus restaurateur. La cuisine, j’adore la faire mais chez moi ! Et s’il vous arrive de faire des courses dans une épicerie chinoise, de grâce soyez indulgent si je ne sais pas où sont les choses que vous cherchez. C’est systématique !

Par contre, vous avez tout à fait raison. J’étais bon en maths. Très rationnel, très cartésien, les maths étaient la matière parfaite; rien à apprendre, juste de la logique ! Mes frères et sœurs étaient aussi très bons, voire meilleurs que moi. Sommes-nous tous naturellement bons en sciences ? Bien sûr que non, tout s’explique !

L’éducation est une obsession pour les vietnamiens. Les mères se jalousent entre elles. Elles se battent pour que leurs enfants soient les meilleurs. Elles restent courtoises en surface mais bouillonnent à l’intérieur quand elles sont menacées. Les enfants doivent étudier les meilleures matières, passer le meilleur bac afin d’avoir le meilleur travail. C’est plus honorifique !

Mon fils tu étudieras les sciences, passeras ton bac S et seras docteur ou dentiste ! Ok Maman, je ferais bac S mais je travaillerai dans la Com et roulerai en Fiat 500. Ne dis pas n’importe quoi !

Mais rassurez-vous, tout n’est pas perdu. J’ai bien un frère dans l’informatique et un autre médecin. C’est juste moi qui suis atypique !

Ravioli frits (Won-ton)

IMG_20140508_200618

Quand il fait beau, c’est apéro !

Il y a des habitudes qu’on ne change pas ou qu’on n’aime pas changer en France. Je dirais même que c’est un réflexe conditionné chez nous. Mariage, anniversaire, naissance, diplôme…  On trinque à la moindre occasion. Parfois les raisons sont moins évidentes mais qu’importe. La France est dernière à l’Eurovision, on trinque ! On a un nouveau compte twitter, on trinque au #tweetapero. On a fini un repas, on est plein comme une outre, on trinque encore !
Mais pourquoi trinque-t-on? Pour la simple et bonne raison qu’on aime partager un moment convivial avec les gens qu’on aime. Et c’est d’autant plus vrai dans le Nord !

Et comme nous sommes à #Roubaix, une ville riche par sa diversité culturelle, autant le faire jusqu’au bout. Autant, innover dans nos apéros. Osons le Fusion Apéro. Et ces ravioli me semblent parfaits pour l’occasion. Simples et rapides à préparer, ils seront les nouveaux amis de votre rosé. Exit les sempiternelles cacahuètes, place aux ravioli frits !

INGRÉDIENTS :
– Porc ou poulets
– Feuille de ravioli (épicerie chinoise)
– Oignons
– Champignons noirs
– Huile de sésame
– Sauce de soja
– Sel, poivre

LA FARCE (photo 1)
– Préparer une farce avec du porc et/ou poulet haché (photo 2), champignons noirs (photo 3), oignons (photo 4)
– Ajouter sel, poivre, sauce de soja, huile de sésame

LES RAVIOLIS (photo 5)
– Détacher les feuilles de raviolis (photo 6)
– Poser un peu de farce dessus (photo 7). Pour info ces feuilles se congèlent très bien. j’en garde toujours en réserve
– Replier en 2 pour former un triangle (photo 8)
– Fermer en plissant comme un éventail
– N’attendez pas trop longtemps sinon cela va détremper la pâte et faire éclater le ravioli

Cette recette n’est qu’un exemple. Je fais souvent d’autres versions selon mes envies ou plus exactement ce qu’il me reste dans le frigo. Curry, coriandre, Oyster sauce, à la provençale… tout lui va ! À vous de jouer et laissez s’exprimer votre créativité.

Hoan hô,  干杯, cheers, باسم الله, prosit, υγειά, na zdrowie, saúde, SANTÉ !

Vermicelle de boeuf à la citronnelle (Bún bò xào sả)

IMG_20140508_125353Ce plat est assez générique de la cuisine vietnamienne. Le principe est toujours le même. On mélange des légumes, des herbes fraîches, du vermicelle, de la viande et tout cela arrosé de sauce nước mắm. La base est commune et c’est la viande qui fait la différence et qui donne le nom au plat. On peut mettre du boeuf, du porc laqué, des boulettes de viande, des nems… Il y a des centaines de possibilités. Parfois, on agrémente la sauce avec du lait de coco. Un vrai délice !

C’est typique des habitudes culinaires du Vietnam. Un plat n’est jamais composé d’un seul élément. C’est toujours un mariage d’une multitude d’ingrédients dont le goût et les couleurs vont lui donner toute sa saveur.

Par contre, il y a un principe à respecter : on ne mélange pas les viandes contrairement à ce que l’on peut trouver dans les restaurants sous le nom de Bo bun. On ne mélange pas les nems avec du bœuf ou autre chose tout comme il ne nous viendrait pas à l’esprit de faire un jambon, beurre, pâté !  Trop de saveurs tuent les saveurs ! Mais bon pourquoi pas? Après tout la cuisine est inventive et tant qu’on aime, c’est le principal. Si vous n’aimez pas le bœuf, rien ne vous empêche de le remplacer par du poulet, du porc, des crevettes…

À vos fourneaux, Prêts, Cuisinez !

Étape 1
– Émincer des oignons et laisser de côté

Étape 2
– Couper le bœuf en fines tranches
– Mélanger 2 cuillères à soupe de citronnelle hachée, du poivre, un peu de sucre, 1 c.s de nước mắm
– Laisser macérer environ 1h

Étape 3
– Ciseler des herbes (menthe, coriandre, basilic thaï), salade, concombre. Vous pouvez mettre des carottes (facultatif, c’est juste pour faire un peu de couleur)
– Mélanger le tout avec du soja. Laisser de côté

Étape 4
– Faire cuire les vermicelles
– Laisser égoutter

Étape 5
– Faire griller des cacahuètes et les hacher grossièrement
– À défaut, prendre des cacahuètes apéritif

Étape 6
– Faire la sauce pour nems en mélangeant nước mắm, eau, citron, sucre, piment. Attention, à ne pas mettre trop de nước mắm. 

Étape 7
5 minutes avant de servir faire revenir les oignons dans une poêle très très chaude à feu vif. Ajouter la viande et la faire cuire selon vos goûts. Si vous avez du temps, vous pouvez en faire des brochettes et les cuire au barbecue

Étape 8
Pour servir, disposer dans l’ordre les légumes, le vermicelle, la viande, les cacahuètes et enfin de la sauce

Bonne dégustation !

Salade vietnamienne (Gỏi)

2014-04-06 13.39.26

Les beaux jours arrivent. Le soleil commence à pointer son nez. Et on s’inquiète de savoir quel effet on aurait dans notre maillot de bain. Va-t-on se pavaner sur la plage façon James Bond (Imaginez Daniel Graig et Halle Berry dans leur maillot moulant) ou façon Roseanne (Imaginez l’effet paupiette de notre maillot trop petit car il a rétréci au lavage. Oui, c’est toujours la faute au lavage!)? Mais on est avant tout épicurien. On aime les bonnes choses. On a envie de manger léger sans se priver des plaisirs de la vie.

Cette salade est parfaite pour l’occasion. Elle ne contient pas de matière grasse. Elle a du goût. Elle est rafraîchissante. Elle est toute simple. ET surtout, elle est un peu longue à préparer car il faut tout découper en fines lamelles. Du coup, vous dépensez en plus des calories ! Elle n’est pas belle la vie?

La préparation est un peu fastidieuse car le but est d’avoir des lamelles qui gardent tout le croquant du légume. Évitez de râper les légumes au robot. Vous allez obtenir des légumes tout mous qui baignent dans leur jus, type carotte râpée. Et c’est surtout pas ce que l’on souhaite.

On doit donc tout couper à la main avec un économe. Dans le temps, ma mère me faisait couper de grandes lamelles qu’on superpose afin de les couper ensuite au couteau. Aujourd’hui, il existe des économes qui permettent de râper directement. Ou utilisez une mandoline. C’est idéal mais un plus dangereux !

INGRÉDIENTS
– Carottes
– Concombre
– Poivrons
– Branches de céleri (facultatif)
– Radis blanc (facultatif)
– Longe de porc (ou blanc de poulet)
– Gambas décortiqués
– Herbes (menthe et coriandre). J’adore en mettre beaucoup
– Citron
– Sauce nước mắm
– Sucre
– Piment (facultatif)
– Cacahuètes

1. Faire cuire la viande et les crevettes à l’eau et séparément. Laisser bien refroidir pour mieux couper
2. Râper tous les légumes comme expliqué plus haut. Pour le concombre, n’utilisez pas la pulpe
3. Ciseler finement les herbes
4. Mettez le tout dans un grand saladier
5. Préparez la sauce dans un bol en mélangeant 5 cuillères à soupe de nước mắm, le jus d’un citron ou deux, 2 cuillères à soupe de sucre. Rectifiez l’assaisonnement selon vos goûts et ajoutez du piment si vous aimez
6. Versez le tout dans le saladier avec les légumes. Laissez reposer
7. Pour servir, disposez les légumes dans une grande assiette. Disposez par dessus la viande coupée en fines lamelles et les crevettes. Et parsemez le tout de cacahuètes concassées

Ma salade fait des miracles, pensez-y !

BOAT PEOPLE : Oh la la… C’est beau la France [Part 5]

Eiffel-Tower-Paris-Wallpaper-2560x1600

Il est 7 h, Paris s’éveille…

11 jours de voyage, 12 heures de vol et 14 000 km plus tard, nous voilà enfin en France, nous voilà à l’aéroport d’Orly… Ça grouille dans tous les sens. Il y a du monde partout. Les gens marchent vite. Ils parlent entre eux, je ne sais pas trop ce qu’ils se disent. Ce brouhaha permanent commence à me faire tourner la tête. Je décide alors de sortir prendre un peu d’air. Bonjour Paris…Bonjour le choc thermique. Il fait super froid, ici! Pour la 1ère fois de ma vie, j’ai la chair de poule. Je me précipite à l’intérieur pour me blottir contre mon père. Et c’est à ce moment qu’a été prise cette incroyable photo de ma famille attendant tranquillement à l’aéroport.

France_Vietnam_Locator

Saigon-Paris – 14 000 km (googlemap)

Nous sommes ensuite amenés dans un foyer à Épinay-sur-Seine. Ce n’est pas encore notre destination finale. Ce n’est qu’une étape, le temps de régler toutes les formalités administratives. Combien de mois, combien de jours y sommes-nous restés? Je n’en ai pas la moindre idée. Mais jamais je n’oublierai ces moments. Mes plus beaux souvenirs datent de cette époque. Je découvrais avec mes yeux d’enfant la France. Chaque chose était une découverte, chaque jour me réservait des surprises.Tout me paraissait incroyablement démesuré. Je contemplais ce monde qui m’entourait. Je faisais attention au moindre détail.

Je passais des heures la tête en l’air à admirer les gratte-ciels. Je m’allongeais sur l’herbe et j’imaginais ce qu’on pouvait ressentir d’en haut; j’essayais en vain de compter les étages sans y parvenir. C’est normal, je ne savais que compter jusqu’à 10 !

Je passais des heures à monter et à descendre les escalators. Je marchais, je courrais, j’allais à contre-sens, je m’asseyais sur la rambarde… je faisais tout ce qui me passait par la tête. Je tombais, et je me faisais mal mais je continuais car je m’éclatais comme un fou. Je faisais la même chose avec les ascenseurs. J’appuyais sur tous les boutons. Je montais, je descendais. Je remontais, je redescendais…Et encore maintenant, dès que je suis dans un ascenseur, j’ai cette envie d’appuyer sur tous les boutons !

Je passais des heures à regarder un groupe d’adolescents. Ils me fascinaient. J’observais leurs moindres faits et gestes. C’était surprenant de les entendre parler sans comprendre un seul mot. Cela devait être cool puisqu’ils rigolaient sans arrêt. Ils mangeaient des oranges en faisant un trou afin d’en presser le jus alors que ma mère elle les épluchait. C’est certainement la façon cool de manger les oranges. Et longtemps, j’ai mangé les oranges comme eux ! Ils faisaient de la mobylette, ils avaient un magnétophone et écoutaient de la musique (Sunny ou Ma baker de Boney M, je crois). Ils étaient trop cool et moi aussi je voulais être cool. Because Daddy cool !

À force de les regarder, ils se sont pris d’affection pour moi et m’ont adopté dans leur groupe. Ils m’ont donné une orange. Ils m’ont promené sur leur porte bagage. Ils me disaient des choses, je ne comprenais toujours rien mais je souriais parce que je me sentais bien. J ‘étais un grand, j’étais devenu cool !

developement durable

Mon frère, de son côté, n’a pas perdu son temps non plus. C’était un vrai filou ! Je ne sais pas comment il a fait mais il a vite compris le potentiel des bouteilles consignées. Il m’a expliqué qu’on pouvait les échanger contre de l’argent. Décidément, ce pays commence vraiment à me plaire! Quel drôle d’idée de jeter de l’argent, il ne faut pas gâcher. Alors on faisait tous locaux à poubelles pour ramasser notre trésor.
Une fois échangé contre de l’argent, il m’explique qu’il y a un endroit avec plein choses qu’on pourrais acheter grâce à notre argent. Ça s’appelle un supermarché 🙂

Il m’y emmène, c’est la révélation. C’est la plus belle chose qui me soit arrivée jusqu’à présent. C’est la plus belle image de ma vie, mon plus beau souvenir de la France. Je suis dans le rayon confiseries. Il y a en avait des bonbons, de toutes sortes, de toutes les couleurs. VOUS, vous voyez de simples sucreries mais MOI, un petit garçon du tiers monde, je vois le paradis! La France est un gigantesque rayon de bonbons. La France, c’est le pied! J’ADORE LA FRANCE. Papa, on ne s’évade plus, je reste ici. Je ne bouge plus !

Aujourd’hui, je chéris chaque instant, chaque souvenir de cette époque car ils me rappellent d’où je viens et me font apprécier la valeur de chaque chose même les plus simples.

Logo_France_inter_1978

Mon père de son côté, n’a pas chômé non plus. Il passait son temps dans les paperasses. Comme pour la Thaïlande, nous avons eu un accueil très médiatisé. Il a été interviewé, il y a eu des articles sur nous. France Inter a beaucoup fait pour ma famille. Je me souviens encore de tous ces objets publicitaires qu’ils nous ont donnés. Ma famille et moi étions devenus des hommes-sandwich pour France Inter. On a porté les t-shirts, les coupe-vents, les sacs à dos. On écrivait avec leurs stylos. Et c’est grâce à eux mon père a pu retrouver son ancien patron à Marseille. Et deux mois après, il a été embauché. On nous a alors trouvé une ville et une maison pour nous y installer. Nous voilà au Val de Reuil, une ville nouvelle de Normandie en pleine construction. C’est le début de l’hiver.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Finies les vacances! Mes parents se sont transformés en véritables tortionnaires de l’éducation. Il fallait que je sois prêt pour aller à l’école après les fêtes de Noël. Ainsi commence mon apprentissage du français…

NOTES
1. La photo en couverture a une valeur sentimentale inestimable. Elle a été prise par un journaliste. C’est la 1ère photo de ma famille à notre arrivée en France à l’aéroport d’Orly. Je suis le petit garçon à gauche, toujours souriant ! Mon père, au centre, semble soulagé. Mais si on regarde attentivement, on devine sa fatigue car il a été très éprouvé moralement et physiquement par cette épreuve.

2.  J’ai vécu une histoire exceptionnel! Une anecdote de 11 jours qui a changé le cours de ma vie. Mais l’aventure n’est pas finie, je continue de la vivre intensément au quotidien à Roubaix, ma ville d’adoption. Et je ne remercierais jamais assez tous ceux qui ont croisé notre route, qui nous ont aidé et qui m’ont permis de faire de ma vie ce qu’elle est aujourd’hui.